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D'ou vient Achères ? : De la Seine.

 

Depuis l'Antiquité la région de l'Ile de France était recouverte de grandes forêts primitives. La Seine, venant de Paris en passant par Bougival pour arriver à Saint Germain en Laye et rejoindre Poissy pour terminer son parcourt dans la mer à la hauteur du Hode près du Havre a rencontré, un obstacle en arrivant au pied de Saint Germain : elle butta sur un promontoire terrestre et ne put rejoindre Poissy directement, et, dut contourner ce plateau surélevé en passant par Maisons-Laffitte , Conflans-Sainte- Honorine où l'Oise est venu gonfler le flot. Ce plateau bien au dessus du niveau de la rivière est  ce qui fut appelé la presqu'île de  Laye que nous connaissons.

 

L'altitude d'Achères par rapport au niveau de la mer à son point le plus élevé est de 32 mètres, 26 mètres à l'église. La Seine en période haute atteint 22 mètres, soit 4 mètres de différence avec le niveau de l'église. Ce plateau, comme tout le territoire continental, était recouvert de forêts très épaisses et  giboyeuses ; par contre les terres en bordure du fleuve, à un niveau très bas, moins d'un mètre par endroits, se trouvaient inondées dans les périodes de crues et laissaient des terres fertilisées  par le limon qu'il avait déposé quand le fleuve rentrait dans son lit. Ces plaines cultivables et des pâturages  étaient à la disposition de ceux qui se les appropriaient.Les premières crues relatées dans des documents anciens sont de l'an 358.

 

Les forêts ne pouvaient résister dans les zones inondables : quand les terres étaient recouvertes et gorgées d'eau, les arbrisseaux avaient les racines dans un sous sol spongieux et instable à la merci des courants de la rivière ; tout était déraciné  et emporté par la puissance du courant. Voici donc la situation qui invita des indigènes a venir prendre possession de ce petit paradis terrestre, en bordure de la forêt qui leur fournissait le bois de construction et de chauffage et des terres agricoles pour la culture et le pâturage.

 

 

Des Vikings aux Normands, une région agitée.

 

En 855, les Achérois subirent pour une longue période les pillages et autres barbaries des Vikings :  Venant du nord de L'Europe, ils remontaient la Seine jusqu'à Paris pour repartir aussitôt leurs forfaits réalisés, les drakkars chargés de butin. A l'aller comme au retour tout ce qui était sur les rives du fleuve, a leur porté était mis au pillage et au massacre sans coup férir. Les Achérois en payèrent le tribut. Les Vikings se sont installés de façon permanente dans l'embouchure de la Seine vers 896 jusqu'à ce que le roi Charles le Simple, petit-fils de Charles le Chauve, se résolut à négocier avec un chef  Vikings nommé  Rollon et lui abandonna le territoire de Rouen. Ce dernier accepta  d'être baptisé en échange du territoire qui devint le duché de Normandie

 

Un chemin cavalier (les routes n'existaient pas à cette époque) qui partait de Conflans pour rejoindre Poissy, qui avait déjà beaucoup d'importance dans la région, passait dans loù ses premiers Achérois avaient établi leur domaine.  Ce chemin devin plus tard la CD30.

 

 

Achères et les rois de France.

 

Le 25 avril 1214, quand naquis à Poissy Louis IX (Saint Louis), fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, Poissy prit de l'importance, la cour y ayant établi ses quartiers près du Roi. Le petit hameau d'Achères  dut subvenir aux besoins alimentaires de la cour. Comme les forêts étaient propriétés du roi, il donna aux établissements religieux des parcelles à défricher pour augmenter les surfaces cultivables. C'est à la suite de cela que fut construite la petite église d'Achères datée du XIIe siècle. Elle remplaçait une ancienne chapelle qui avait mal vieilli. La venue du roi de France si près d'Achères développa les communications et le chemin cavalier augmenta son emprise sur le territoire mais restait quand même un bourbier par temps de grande pluie. Des chaumières furent construites de part et d'autre de cette voie de grande circulation. Ainsi, Achères s'affirmait comme partenaire de la couronne en répondant aux multiples besoins de la cour.

 

Le 5 septembre 1638 naquit à Saint-Germain-en Laye Louis XIV, fils de louis XIII et d’Anne d’ Autriche, Henri IV et Louis XIII venaient  souvent pratiquer la chasse à courre dans la forêt. Pour  pouvoir venir aisément du château de Saint-Germain-en-Laye à la plaine d'Achères, ils firent percer une voie cavalière dans la forêt de la Laye qui n'est autre que la rue dite de Saint Germain. Comme son père et son grand-père, Louis XIV qui était un très bon cavalier, découvrit un jour le petit hameau d'Achères (il y avait 46 foyers 250 habitants) et sa grande prairie. Pour éviter les invasions de gibiers dans les cultures avoisinantes, il fit clôturer  la forêt royale d'un haut mur ( qui fut terminé par Napoléon I ), une porte qui existe toujours, et que vous pouvez voir ouvrant sur la voie cavalière de Saint-Germain. Rapidement cette deuxième voie connut quelque constructions de part et d'autre en partant de la jonction des actuelles avenues de Poissy et de Conflans . Le noyau du village se constituait. Louis XIV venait souvent à Achères pour voir s'entraîner ses cavaleries, dragons et cuirassiers : la plaine d'Achères avait été transformé en immense champs de manœuvres, dont les traces demeurent encore à ce jour aux lieux dits La Barricade et le Champs de Villars.

 

 

Le village s'agrandit.

 

Achères avait donc ses deux artères principales. Les voies suivantes qui furent sans conteste la rue Saint-Martin, la rue Basse (René Albert), la rue des Marais et la rue du Milieu ( Coffinière ) formant le noyau du village. La rue du 8 mai n'était que le chemin de la rivière, la rue des Champs et la rue Carnot  les limites avec les terrains cultivables. Il fallu certainement un peut déboiser les terres qui descendent  vers la Seine, car ces parties n'étaient pas sous la crue de la Seine, Les cadastres de 1820 font apparaître la taille modeste du village et au recensement de 1821 Achères compte 433 habitants . 

 

En 1849, il y avait 580 habitants. A l'initiative d'Antoine-Siméon-Gabriel Coffinière, maire d'Achères de 1832 à 1852 et de Louis-Isidore Henry, instituteur et secrétaire de Mairie de 1847 à 1855, les cultivateurs entreprirent  de construire une digue de 6 Kms de long pour se protéger des inondations répétées. Elle est encore présente et entretenue par le syndicat de la Digue qui est toujours en activité. Malgré cet ouvrage important lors de la grande crue de 1910 où la Seine est montée à 24m30 au niveau d'Achères, la rue des Marais fut inondée,et la plaine transformé en un immense lac. Néanmoins, cet ouvrage a permis de développer la culture maraîchère avec plus de sécurité pour les récoltes. Cet ouvrage a aussi permis l'extension des constructions vers la plaine c'est à dire les rues qui débouchent avenue de Conflans, soit les rues Hélène, Alice et Lefèvre.

 

Vers 1800 des nobles ou de riches notables ont acquis de grandes parcelles boisées sur le territoire d'Achères pour y construire des résidences secondaire, les châteaux ! pour venir  se ressourcer à la campagne.Tous ces propriétaires avaient clos leurs parcs de murs construits avec les moellons extrais  dans des carrières  avoisinantes. Beaucoup sont encore visible, rue Deschamps-Guérin et rue Paquet

 

Du village à la ville.

En 1887 quand arriva dans la plaine d'Achères l'épandage des eaux usées de la ville de Paris, les propriétaires quitèrent leurs résidences secondaires pour trouver ailleurs un havre de paix plus accueillant. Leurs héritiers vendirent souvent par adjudication par lotissement ces propriétés qui périclitaient.

 

Au début du vingtième siècle on déboisa les parties sud-est d'Achères , le Parc Surmont, le Parc Paquet, le Clos Seigneur, le Parc Basset : tous ces parcs ont été lotis dans les années 1900-1920. Sont alors tracées la rue Paul Vaillant-Couturier, la rue des Mésanges, la rue Surmont et la rue des Cottages pour le parc Surmont ; la rue Félix.Faure, la rue Maurice Berteaux et la rue Paquet pour le parc du même nom ; la rue Carnot, la rue Coffinières , la rue Jean Jaures pour le parc Basset. La rue des Champs délimitait la forêt et la plaine. Le Clos Seigneur n'a donné qu'une seule rue, la rue Deschamps-Guérin, du nom de ces deux propriétaires achérois qui avaient acquis Le Clos Seigneur par adjudication et ont fait don à la commune des terrains pour la construction du groupe scolaire J.Ferry en 1912. Le Mont-Souris était aussi une "forêt". En 1964, le propriétaire l'a vendu à une SCI dite « Marcel Barbu » pour y construire le quartier «  Montsouris ». Ce fut la dernière  forêt qui disparue d'Achères.

 

Depuis que la Seine a été maîtrisée par tous les travaux effectués en amont du fleuve (barrages et lacs de rétentions et de régulation), l'urbanisation a envahi la plaine, pour y construire les quartiers du Champs de Villars, des Plantes d'Hennemont, et du Chéne Feuillu qui, selon les spécialistes, n'e sont plus inondables, quoique dans les années 70 les caves des immeubles de Champs de Villars aient été inondées par infiltrations. Depuis cette date cela ne s'est jamais reproduit.

 

 

Voici en quelque mots la naissance et l'évolution d'un tout petit regroupement d'indigènes sédentaires installés bien avant l'époque gauloise. Que d'eau a coulé depuis sur les bords de la Seine !

 

Dernière mise à jour 4-oct-2011   R. Moutiers

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